Liste de lois physiques et de théorèmes abstraits m’amenant à une angoisse métaphysique voire des douleurs gastriques (ou alors c’est les moules qu’étaient pas fraîches).

Nous avons chacun nos phobies, nos angoisses, cette part primitive de notre être qui ne sait pas raisonner, une faille à notre armure. Ma compagne ne peut pas supporter la vue d’une araignée, animal qu’elle juge sale, poilu et méchant ( et après elle dit qu’elle m’aime, faut pas chercher à comprendre des fois). Je connais un claustrophobe pour qui la perspective d’un voyage en ascenseur est un véritable calvaire. Il existe des gens qui ont peur de l’avion, des espaces ouverts, de la foule, de la maladie, il est, paraît-il, des terres brûlées donnant plus de blé qu’un meilleur avril, quoique cette dernière assertion nous éloigne un peu de notre sujet.

Quant à moi, je suis thermodynamicosecundolexophobe. C’est plus fort que moi et c’est très difficile à prononcer : je n’arrive pas à maîtriser l’appréhension qui m’envahit à l’évocation de la deuxième loi de la thermodynamique. Certes, la cohorte des pousse-choucroute (je trouve ça assez joli comme insulte) levant au ciel un regard désabusé, grommellera : « et c’est la raison pour laquelle il nous défèque un carillon ! » Certes car cette diablesse de loi et partout, et j’avoue qu’elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde, elle m’emmerde vous dis-je.

Que nous apprend cette loi ? Simplement que dans tout processus spontané, le désordre (ou entropie pour les intimes) augmente, ce qui n’est pas si anodin qu’il n’y paraît. Dans notre vie quotidienne, les conséquences sont énormes puisque tout cela signifie que l’on sera toujours obligé de faire la vaisselle, qui se salit spontanément mais ne se nettoie jamais. Il en est de même pour la literie, les tiroirs du bureau, les vitres, le sol, etc… Si bien que lorsque ma compagne, le cheveu en bataille et le plumeau au bout du fusil, après s’être échiné à faire briller notre logis, me regarde fièrement en affirmant « c’est tout propre », je lui répond avec lassitude « ça durera pas » en traînant ma flemme dans le canapé, parce qu’avec le temps va…

Mais cet aspect décourageant n’est rien au regard de la catastrophe cosmique qu’est cette putain d’entropie, car si nous pouvons faire le ménage chez nous, personne ne range quoique ce soit à l’échelle de l’Univers. D’ailleurs, SuperMan, au lieu de faire le beau en cassant la tête à des méchants, il ferait mieux de prendre une serpillière et de se mettre au boulot. A force de pas faire les vitres de l’Univers, dans, quoi… vingt milliards d’années, fini l’Univers, a plus l’univers. Et qui c’est qui aura l’air fin à s’être tartiné la gueule au placenta de porc pour avoir l’air plus jeune ? C’est bibi. Et moi je dis que c’est pas à ce moment qu’il faudra venir se plaindre, parce que cette fameuse deuxième loi de la thermodynamique, elle est pas tombée du ciel, hein, on a fait des études, on s’est cru malins, on l’a cherchée, on l’a trouvée, bien fait pour ta gueule, c’est ça que je dis ! Total : au lieu de copuler comme des fous dans le jardin d’Eden, on essuie les verres au fond du café.
Où voulais-je en venir ? Ah oui : je vous conseille Une Brève Histoire du temps de Stephen Hawking. Un super thriller cosmologique.

(Avant toute remarque désobligeante, la photo n’a rien à voir, mais c’est un cadeau de ma chérie pour ma rentrée. C’est gentil, non ? Non? je suis d’accord. Ndlr)