Dés que les premières images et les notes d’intentions ont été publiées, les cinéphiles d’au moins 30 ans ont eu des frissons. Tout le monde s’est rappelé d’un certain cinéma familiale dans lequel des enfants liés par un amour et une forte amitié devaient faire face à des événements incroyables. On pense bien évidemment aux Goonies, mais aussi à ET. Ces films avaient plusieurs points en commun dont un important : Spielberg.

20, voire 30 ans après, Spielberg remet le couvert en produisant un film qui reprend une partie de la formule sus-citée. J.J. Abrams a réalisé mais aussi écrit Super 8.
On pourrait alors imaginer que l’influence de Spielberg ne va pas trop imprégner le film. Ce n’est (malheureusement) pas le cas.
Pendant la projection, j’ai eu le sentiment de voir un film de monstres comme on en a vu beaucoup ces dernières années, auquel on a voulu donner une saveur d’antan.
C’est un peu comme ces produits alimentaires industriels qui sont vendus dans un emballage ocre afin de donner l’impression au client qu’il va retrouver une bonne vieille saveur.
Tout ça est évidemment artificiel et on s’en aperçoit assez rapidement. C’est également le cas pour Super 8.
Tout comme dans les films cités au début de ce texte, on retrouve un groupe d’enfants assez caricatural dont un personnage neutre auquel on s’attache et s’identifie évidemment le plus.
L’influence de Spielberg va jusqu’au trop plein de bons sentiments, de miséricorde débordante, et d’émotions surlignées jusqu’à l’écoeurement.
Film familial oblige, Super 8 ne réussit jamais à faire ressentir la moindre peur ou à créer un suspens assez fort. Le spectateur est dans ses petis souliers, il ne faut surtout pas le déstabiliser.
Le scénario ne relève pas forcément le niveau. On est simplement surpris par le fait que (comme d’habitude dans ce type de films) les parents semblent complètement paumés, et que les enfants sont bien sûr plus intelligents et peuvent faire un peu tout ce qu’ils veulent.
Même si je suis entrain de descendre un peu le film d’Abrams, je ne vais certainement pas m’empêcher de relever quelques bons points. Le casting des enfants est formidable, la petite Elle Fanning en tête. On a le sentiment qu’Abrams nous livre ici avec sincérité une partie de son enfance. D’ailleurs, le réalisateur nous prouve une fois de plus son talent de metteur en scène.
Les effets spéciaux sont bons, très bons même, mais c’est la moindre des choses.

Au fond, cette histoire de monstre est vraiment accessoire, et celle sur les enfants est plus intéressante.
Au passage, un petit conseil : restez assis quand le générique de fin commence, vous ne serez pas déçus !

Je suis sans doute trop vieux pour véritablement apprécier ce film, et les enfants vont probablement l’adorer. Si ET (que je n’ai jamais aimé, mais bon passons) ou Goonies étaient sortis maintenant, j’aurais peut être fait exactement le même constat que pour Super 8.

Et il faut vraiment qu’Abrams arrête avec son lens flare car ça devient franchement ridicule.