Pour bien commencer le BIFFF cette année, pas de sang, ni de boyaux, ni de zombies affamés de cervelle, mais un drame romantique en pleine 4e dimension. Le temps d’une pause entre des meurtres sanglants, une femme cannibale, un lapin effrayant et autres nazis de l’espace, j’ai été voir Shuffle.

Avec son dernier film, le réalisateur Kurt Kuenne nous emmène dans un vrai puzzle scénaristique, à la suite de Lovell Milo qui se réveille chaque matin à un âge différent. De 8 à 92 ans, il vit son existence de manière aléatoire, sans réussir à en comprendre le sens.

Pas à pas, nous découvrons alors avec Lovell la raison de cette existence morcelée, qu’il considère être une malédiction. Aucun détail n’est mis de côté : les indices de l’intrigue sont distillés avec soin au sein d’une histoire familliale à la fois tendre et bouleversée.

Shuffle est donc un beau film : tour à tour drôle et triste, romantique et dramatique, teinté d’étrange. Dès les premières minutes du film, le réalisateur réussit à nous transporter dans la vie, hachée, mélangée, de Lovell. On partage sa détresse tout en riant des situations incongrues dans lesquelles il est emmené de force.

Tourné en noir et blanc, les images se déclinent en tons de gris, sans contraste agressif. Cela donne une impression de douceur onirique, intemporelle qui pourrait appartenir à un film ancien.

Pour ne rien gâcher, TJ Thyne (Bones) porte le rôle de Lovell, à travers les âges, avec talent. Il donne au personnage une profondeur attachante, indispensable au film.