La France est connue pour son esprit libéral dans beaucoup de domaines. En matière de sexualité, de philosophie et de démocratie, cela reste aussi vrai que jamais. Mais s’agissant de la législation sur les drogues, cette épiphanie progressive, commune à des pays voisins comme les Pays-Bas, n’a pas encore été concrétisée – même si les Français sont les plus grands consommateurs de drogues telles que la marijuana en Europe.

En France, lors de l’ouverture de magasins de cannabis autorisés à vendre de la marijuana avec moins de 0,2% de THC par exemple grow shop qui est considéré comme le plus grands fournisseurs de cannabis en France, certains pensaient que la troisième plus grande économie d’Europe était sur le point de légaliser les activités récréatives. Malheureusement pour les amateurs de marijuana, cela s’est avéré être une chimère. En une semaine, les deux magasins parisiens vendant le produit à faible teneur en THC, que l’on appelle couramment «le weed light», ont fait l’objet d’une descente de la police et ont été fermés pour une durée indéterminée. Neuf mois plus tard, les magasins restent fermés.

Une option médicinale?

Même si un petit nombre de dirigeants politiques ont appelé à une légalisation de la marijuana à des fins récréatives, y compris Ludovic Mendes, un député du parti Macron, la légalisation de la marijuana à des fins médicales semble plus probable.

Plusieurs membres du parti affilié à Macron, La République en Marche (LREM), se sont prononcés en faveur de la légalisation de la marijuana à des fins médicales. En juillet 2018, un certain nombre de députés du LREM, ainsi que d’autres dirigeants politiques et professionnels de la santé, ont publié une lettre ouverte dans Le Parisien appelant à la légalisation de l’herbe à des fins « thérapeutiques ».

Les partisans légaux de l’herbe peuvent également avoir un allié dans la femme de Macron, Brigitte. Selon une interview accordée par Jean-Baptiste Moreau, un membre du parti de Macron qui a assisté à la conférence Cannabis Europa à Paris, Brigitte Macron est «all in» pour la légalisation de la marijuana à des fins médicales.

En effet, la légalisation de la marijuana à des fins médicales est également appréciée par la majorité des Français en âge de voter. Une proportion écrasante de la population adulte (82%) est favorable à la légalisation du médicament à des fins médicales, selon une enquête réalisée en juin 2018 auprès d’un peu plus de 2 000 personnes.

Prochaines étapes

À la fin de l’année dernière, un comité gouvernemental appelé Agence nationale française pour la sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a recommandé au pays de légaliser l’utilisation de la marijuana pour un certain nombre de maladies, notamment le cancer, la sclérose en plaques et l’épilepsie. Néanmoins, comme le rapporte France 24, cela pourrait prendre jusqu’à 2020 pour qu’un tel règlement entre en vigueur.

En février dernier, le Parlement européen a adopté une résolution en faveur de la légalisation de la marijuana à des fins thérapeutiques. Jusqu’à présent, 21 autres pays européens ont adopté des lois similaires. En France, les choses commencent peut-être aussi à changer.

À Marseille, la marijuana à des fins médicales est testée sur des patients atteints de la maladie de Parkinson – une première mondiale. Des avancées dans la recherche scientifique pourraient permettre d’assouplir davantage les lois strictes de la marijuana en France.