-bon allez les mecs, on se retrouve chez moi à 20h00. Ramenez de la red bull, j’ai encore 4 bouteilles de vodka à finir, nous dit Ugo, mon collègue, en sortant du travail.

Deux heures plus tard, Nathanael et moi sommes dans les rues de Moscou, à Mayakovskaya, trois packs de red bull à la main. Ce soir, le quartier est très animé malgré le froid, qui manifestement ne gêne que nous. Tout le monde semble se diriger d’un bon pas vers un lieu de fête, dans un restaurant ou chez des amis. Sauf nous, qui comme d’habitude, ne trouvons rien. Mais mon pote me dit toujours que je ne trouverais pas une pute dans un bordel, et je crois que Nathanael non plus.

– Allo Ugo, on trouve pas ton adresse! On sort du métro.

– Ouais. Quand vous sortez, tournez à gauche, faites 20 mètres, passez sous l’arche et allez au fond de la cour. L’interphone ser… TRIIIIIIIIIIIIIIII !

-Ahhhhhhhhhhhh. Qu’est ce que c’est que ca!?!?

– Je suis avec des potes. Ils sont défoncés. Ils arrêtent pas de siffler

-ah… Ok.

– bon je te laisse, ils sont en train de faire les cons avec des ciseaux dans mon armoire. Et achetez des clopes !!!

Driiiiiing! La porte s’ouvre devant nous, personne dans l’entrée. On se dirige donc vers la cuisine, de laquelle émanent crient et sifflets.

-Whooooo, les mecs, ca va? TRIIIIIIIII ! Je vous présente Alex, boulanger, et Arnaud, qui a un restaurant ici.

-Salut les mecs, ca va ? Enchanté.

– Ouais, ça va être énorme ce soir! Par contre ça fait deux jours que je dors pas quoi, putain, je deviens cooooooooooooompletement tarré,  dit Alex.

– mais t’es déjà complètement tarré, pauvre débile, tu te souviens  pas de hier soir? t’as lancé ta canette de bière sur une bagnole de flics? Rah t’es vraiment con quand tu t’y mets.

– tu crois que t’es mieux toi? Faut toujours que tu pisses contre les comptoirs de bar, on se fait tout le temps virer, avec tes conneries.

– ouais ouais, mais seulement quand je suis bourré, hein. Bon les mecs, nous regardez pas comme ça, enlevez vos manteaux. Tournée de shots de vodka! Bip bip!

– les mecs, vous allez voir, c’est dément les boites ici. On va aller à la fabrique, et après en after au Nemo. Les extas sont énormes là-bas. Vous gobez?

-bah, euh non. ‘fin…

– allez, un petit shot. Alex sort son téléphone. Tap tap tap.  Ugoooooo? Pourquoi elle répond plus Anna au téléphone?

-tu lui as dit hier soir d’aller se foutre, et que si elle était enceinte, elle pouvait le garder parce que ça pouvait pas être pas le tien.

– Anna est enceinte ???? Merde. Allez un dernier shot, ce soir c’est vendredi. TRIIIIIIIIIII!

Trois derniers shots plus tard, nous étions enfin dans le taxi, tous les cinq + un moulin à poivre.

– C’est pour faire une blague, me dit Ugo. Tu vas voir, le chauffeur il va pas comprendre. Ca en fera un de plus qui ne comprend rien, me dis-je en silence.

Dix minutes plus tard, on arrive à la fabrique, soulagés et heureux d’être en vie malgré les blagues de Ugo. Le seul problème, c’est la queue. Il y en a bien pour une heure, tout le monde se bouscule, et je ne vois pas comment on pourrait bien rentrer. En plus, on est 5 mecs, et on n’arrête pas d’éternuer.
– Je passe devant, me dit Ugo, le videur me connait bien, je viens deux fois par semaine. Et ayez l’air français. Dites, euh, je sais pas moi, Champs Elysées, Paris, Tour Eiffel. Enfin, des trucs français, quoi.

Et deux minutes plus tard, le videur, qui avait reconnu nos trois compères, nous faisait de la place parmi la horde de jeunes gens et surtout de jeunes filles se pressant à l’entrée. Difficile de détourner le regard, elles étaient toutes plus belles les unes que les autres.

– trop de filles ce soir, nous dit le videur. Et effectivement, à l’intérieur, c’était rempli.

– par ici, nous dit Ugo, je vous ai pris des vodkas redbull. Je vais vous présenter à des copines. Anna, Sveta, je vous présente mes potes Carlos et Miguel, ils viennent d’Argentine. Bon les je vais aller checker les nanas, a+

Et nous, on s’est retrouvés en face de deux grandes blondes, qui avaient l’air de bien aimer l’Argentine, visiblement. Le truc, c’est que je drague comme un ingénieur qui est resté enfermé 5 ans dans une salle d’informatique. Mes facultés à parler à des filles non virtuelles est donc très limitée. Je deviens également assez nerveux dès que la fille est belle, et je mets à transpirer. Bref, pour donner une chance à Nathanael, j’ai été faire un tour.

Ugo était un peu plus loin, accoudé au bar, en train de prendre un shot.

– Ce qui est vraiment bien ici, c’est qu’ils prennent la carte bleue. 3 vodka Redbull ! Ah, Nathanael n’est pas la ? Bon, euh, félicitations, tu viens de gagner un deuxième verre. Ah tiens, Alex et Arnaud viennent de se faire sortir, ils sifflaient partout, les russes détestent ça. Elles sont bien, là,  les filles qui passent, la. Je reviens !

Je retrouvai Nathanael un peu plus tard, sur un nuage.

-Ju, j’ai trois numéros de téléphone, j’adore ce pays ! Et toi ?

-Ouais, euh, je sais pas, je le sentais pas trop ce soir. Bon il est déjà 4 heures, on rentre ? Il est ou Ugo ?

– au Nemo. Soirée spéciale “space disco”. Viens, on y va, ça va être énorme.

– …Je vais rentrer, là. Je peux même te dire qu’entre aller à ta soirée et vomir, je préfère aller vomir. Rentre bien.

20 minutes  plus tard, j‘étais dans mon lit. Le plafond tournait, j’avais des palpitations à cause du Red bull. Pourtant, j’essayais de dormir, car il parait que le samedi soir, à Moscou, c’est la folie.