Des mes premières heures en Russie, j’ai pu constater l’exactitude de l’article lu la veille sur « Bienvenue a Moscou » s’intitulant « Pas facile de se faire des amis en Russie ». Oh, vraiment ? En fait, non. Tout a commencé avant. Ça a commencé en montant dans l’avion d’Aeroflot. 10 heures du matin, et déjà une odeur de cognac régnait dans la cabine. Les gens sortaient leurs achats faits en duty free, leurs gobelets et leur coca-cola sous les yeux médusés des stewards Air-France.

L’ambiance devenait elle-même intéressante ; on n’était rapidement plus dans un avion mais dans un bar, ou les gens parlaient fort entre eux et faisaient volontiers connaissance avec les rangées d’à cote dans un brouhaha général. Assez impressionné, j’ai quand même du m’y mêler pour comprendre comment remplir mes fiches de migration, exclusivement en russe. Bourrés, les gens étaient plutôt sympa, sauf avec le personnel qui leur demandait tout le temps de se rasseoir et de boire moins. Il faut toujours un rabat-joie dans une fête, sauf qu’on était dans un avion, alors le barman capitaine nous demandait de faire moins de bordel et depuis quelques temps c’est plus trop possible de faire ca dans un avion.

Quand on a atterri, les gens ont tous applaudi. Surpris, j’ai moi-même hésité à taper des mains, car c’était vraiment un bel atterrissage. Évidemment, c’était le début, et 50 vols plus tard, je ne les supporte plus, j’ai toujours envie d’en tuer un quand, juste après avoir applaudi, ils se lèvent tous pour prendre leurs affaires alors que l’avion bouge encore, un peu comme si c’était la fin du spectacle, et qu’ils voulaient sortir un peu avant pour éviter la foule, ces gros malins. Sauf que la, on est dans un avion, alors chacun peut au mieux prendre un mètre sur son voisin  après lui avoir mis son coude dans les cotes ou écrasé le pied…

Une fois passé devant le personnel de bord qui nous a dit merci et a bientôt d’un air «Enfin, ils sont partis !«, je me suis dirigé vers le contrôle des passeports. J’ai mis 5 minutes à comprendre que le troupeau de gens devant les 2 comptoirs ouverts était en fait la queue, et ca m’a un peu rassuré parce que c’est pareil en France, et ca m’a aussi permis de râler un peu pour passer le temps (environ 1 heure et demi).

Après avoir récupéré ma valise neuve qui venait d’être agressée au cutter, je me suis dirigé vers la sortie, et je me suis marré quand le mec qui dans l’avion était si pressé se trouvait devant un douanier, qui, l’air impassible, lui passait sa valise au peigne fin. (Depuis un voyage en Israël, je sais dorénavant que l’on peut passer une valise à la brosse à dents également).

Mes caleçons n’intéressant personne, j’ai pu passer la Green zone et me mettre a la recherche de mon chauffeur, qui m’attendait avec une pancarte et ressemblait a un ours. Je lui ai serré la patte, et on est parti de bon pas vers le parking. On a eu ensuite 4 heures dans les bouchons  pour faire connaissance, sauf que je ne parlais pas russe et qu’il ne parlait pas anglais. Il a grogné en réponse a deux-trois questions que j’ai essaye de lui poser, puis il a proposé d’augmenter le volume de l’autoradio, ce qui arrangeait tout le monde donc j’ai dit oui.

Quelques heures après avoir quitté l’aéroport, nous arrivons finalement a l’hôtel. Le chauffeur m’aide à sortir mes affaires, je le remercie, il grogne, je lui serre la main, il grogne, et je rentre dans l’hôtel, un Marriott près de la place rouge. (Ma boite aura vraiment été très cool avec moi en payant tous mes frais sauf les mojitos parce qu’ils m’ont qu’il fallait pas se foutre de leur gueule).

Donc j’arrive a la réception, tout content d’être la, et j’attends, ne comprenant pas franchement pas pourquoi les 5 réceptionnistes postés devant moi ne bougent pas. Je demande donc poliment en anglais si je peux avoir ma chambre. « The manager will coming soon«, me répond t’on. Lesson 2. Bon, tu as raison, mon vieux, on va attendre l’intellectuel qui parle anglais dans ce Marriott.

Cette impression que les choses n’allaient pas être si faciles s’est d’ailleurs confirmée le lendemain quand j’ai commencé à avoir faim, car comme on le verra au prochain chapitre, j’ai du aller au restaurant !